Pendant un mois, du 16 septembre au 16 octobre, la galerie “Village Honoré” rend hommage à ce monstre sacré, à travers l’exposition “Jean d’hier, Jean d’aujourd’hui”.
Daniel Hanemian, est un passionné d’art, en janvier 2019 il a ouvert sa galerie au Village Honoré ou Jean Marais avait installé sa galeriede poteries en 1976.
Pour rendre hommage à ce monstre sacré du theâtre et cinéma, Daniel Hanemian a décidé de monter l’exposition, qui à pour ambition de faire revivre le personnage légendaire découvert grâce à Jean Cocteau, qui pendant des décennis ainvesti les grands ecrans et les scénes de theâtre.
L’exposition “Jean d’hier, Jean d’aujourd’hui”: présente deux épisodes avant et après Jean Marais
Jean d’hier, on peut découvrir dans l’exposition, sa vie, ses arts, son univers, ses amours, des affiches de films, des photos, des objets dives, des magazines et bien sur quelques poteries.
Une quarantaine d’artistes, peintres, sculpteurs et photographes ont créé une nouvelle existence à travers leurs œuvres en redonnant l’image de Jean d’aujourd’hui.
Jean Marais fait la connaissance de Jean Cocteau en 1937, lors d’une audition pour la mise en scène de sa réécriture d’Œdipe Roi. Cette rencontre marque le véritable lancement de sa carrière : « Je suis né deux fois, le 11 décembre 1913 et ce jour de 1937 quand j’ai rencontré Jean Cocteau. » Le cinéaste et dramaturge tombe amoureux du jeune acteur, qui devient son amant, mais sera pour lui son mentor, s’occupant de son instruction littéraire et artistique, ne se moquant jamais de son inculture.
De son côté Marais ne cessera jamais d’aider Cocteau à lutter contre son intoxication. Marais « refusa d’entrer dans le cercle infernal de la drogue, révélant ainsi un trait constant de son caractère, son indépendance totale à l’égard de tous et de tout », écrit Carole Weisweiller, auteure d’une biographie de l’acteur.
Cocteau lui donne un premier rôle muet dans Œdipe Roi : il y joue le rôle du Chœur. Son rôle est muet car Jean ne maîtrise pas encore assez sa voix pour le théâtre, la cigarette l’aide à la transformer, au risque d’altérer sa santé. Dans cette pièce, il apparaît vêtu de bandelettes, costume créé par Coco Chanel, amie de Cocteau, et cela fait jaser. Quasiment nu, couché devant la scène, regardant droit dans les yeux des spectateurs, il impose le silence à ceux qui chuchotent ou ricanent. La photographie de Marais, dans cette tenue scandaleuse est publiée dans de nombreux journaux à cette époque.
Il se joint aux combats en août 1944, durant laquelle il s’engage dans l’armée française et rejoint la 2e DB du général Leclerc. Il y sert, accompagné de son chien Moulouk, au sein du 501e régiment de chars de combat, ravitaille les équipages de chars en vivres et carburant, et y conduit une jeep baptisée Célimène, puis des camions. On salue sa bravoure après qu’il a été un des seuls conducteurs restés au volant de leur véhicule lors du bombardement de leur colonne à Marckolsheim en Alsace . Il reste sous les drapeaux jusqu’en avril 1945.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Cocteau lui écrit son grand rôle de La Belle et la Bête. Dans son Journal d’un film, Cocteau mentionne que le tournage de son film, auquel personne ne croit, démarre à Rochecorbon en août 1945, pour se terminer en janvier 1946. Le tournage a été très difficile à réaliser. Cocteau, souffrant d’une grave maladie de peau, est hospitalisé à Pasteur, dans une cage de verre stérile, et n’est sauvé de l’eczéma que grâce à un nouveau médicament provenant des États-Unis, la pénicilline. Avec ce film, où il interprète un triple rôle, Marais entre alors dans la légende.
Pour occuper son temps de loisir, il décide de faire de la poterie, s’étant fait installer un four flambant neuf dans l’atelier de sa nouvelle demeure. Aidé seulement par des livres, ses débuts sont cocasses, sans succès et on lui conseille de prendre des cours de tournage. À Vallauris, il vient passer une commande de 200 kilos de terre glaise et fait la rencontre fortuite le 6 juin 1973 de Nini Pasquali et de Jo son mari, potier dans cette commune, près de Cannes.
Sa vie va changer, la suite, c’est une très belle amitié, une confiance absolue qui dura 25 ans jusqu’au décès de l’artiste. Le couple prend l’acteur sous son aile. Jo l’aide à maîtriser son art en lui apprenant à tourner.
Des heures durant, derrière son tour, guidé par son technicien, il découvre de nouveaux gestes. Son audace et son courage le conduisent bientôt à ouvrir en 1975 une première galerie à Vallauris avec l’aide de Jo et de sa femme Nini.
En 1976, il ouvre également une deuxième galerie où il vend ses poteries et ses peintures à Paris au 91 rue Saint-Honoré à l’enseigne Jean Marais, potier. La boutique est tenue par l’actrice Mila Parély qui joue le rôle de la sœur de la Belle dans La Belle et la Bête.
Puis une troisième galerie ouvre en 1981 à Megève sur la place du village et une quatrième à Biarritz. La vente de ses œuvres est importante, renforcée par le succès de son exposition à la Galerie La Cimaise de Montréal au Canada.
Daniel Hanemian et Patricia de Boysson sont mis d’accords pour faire revivre et réaliséer par des artistes de la galerie et aussi des artistes invités l’exposition en hommage à Jean Marais.