Wieliczka, le trésor d’or blanc de la Pologne
Situées dans la banlieue de Cracovie, les villes de Wieliczka et de Bochnia offrent au public un voyage dans les mines de sel pour y découvrir des sculptures fabuleuses.
Nichées dans les montagnes de Malopolska (la “Petite Pologne”), elles évoquent la légende de la région située au sud du pays, près de la frontière avec la Slovaquie et la République Tchèque. Pour mieux profiter de la visite de la saline de Cracovie, il est recommandé de consacrer 1 jour et demi à sa découverte. La première journée à Wieliczka permet de découvrir la route touristique souterraine et le musée souterrain, le château des salines, la tour de graduation, les puits miniers et la ville. La seconde journée est conseillée pour visiter Bochnia et la mine sel, faire une randonnée en forêt et visiter le château de Wisnicz.
Ouvertes toute l’année , “les mines de sel royales de Wieliczka et de Bochnia” transportent les visiteurs dans un merveilleux monde sous la surface de la terre. Les sculptures taillées ans les blocs de sel sont de véritables oeuvres d’art architecturales, exposées sur 9 niveaux dans 2350 salles tout au long de 240 km de galeries descendant jusqu’à 327 mètres de profondeur. Tout d’abord, 2 puits ont été creusés suivis d’une dizaine d’autres et la construction du château de sel. On y découvre des chapelles souterraines, un sanatorium, des statues sculptées dans le sel pour certaines anciennes de plusieurs siècles.
Le travail des” Mines royales de sel de Wieliczka et Bochnia” a commencé au XIIIème siècle jusqu’au XXème siècle (1945) utilisant les différentes innovations d’extraction durant 700 ans (puits aux chevaux, machines et explosifs) pour faire évoluer la production du sel sauné aux blocs de sel, jusqu’au sel obtenu par évaporation et la découverte du sel de gemme. En 1928, les autorités polonaises ont décidé que les anciennes mines devaient être transformées en monuments afin de protéger le patrimoine et célébrer le travail des différentes générations successives (environ une dizaine) et constituant l’une des premières et plus importantes opérations industrielles européennes. En 1966, le site devient un musée alors que l’extraction continue.Il est même classé au patrimoine mondial de l’UNESCO douze ans plus tard. En 1972, la Pologne a été parmi les premiers signataires de la Convention du patrimoine mondial , ce qui amène la mine de sel de Wieliczka à être inscrite en 1978 sur la toute première Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO avec le centre historique de Cracovie à proximité et seulement 10 autres sites dans le reste du monde. En 1996, la production cesse définitivement faisant place à un lieu artistique rempli de machines historiques, d’outils, de sculptures parfois entièrement réalisées en sel. Il constitue un témoignage unique et authentique du développement des techniques minières et une chronique de la culture minière, des croyances et des coutumes à travers les siècles. En 2013, la mine de sel de Bochnia et le château de Wieliczka (siège de la gestion des salines de Cracovie du XIIIe siècle à 1945) furent rajoutés à la liste de l’UNESCO sous la dénomination “Mines de sel royales de Wieliczka et Bochnia”.
Au début du Moyen Age, les princes et rois polonais ont établi le monopole sur la saline connaissant la stratégie de l’extraction et du commerce du sel nécessaire à la conservation et l’assaisonnement des aliments. Ils regroupèrent sous le nom de “saline de Cracovie”, les mines de sel, les installations de brassage du sel, celles de stockage et les ateliers. Tous les profits de la production et de la vente de sel furent dirigés dans le trésor royal, totalisaient jusqu’à un tiers des recettes des rois. Ces derniers utilisaient ” l’or blanc” pour entretenir leurs cours, payer les commis et construire de magnifiques châteaux et églises. Les recettes ont également financé la première université polonaise à Cracovie au XIVe siècle et les directeurs des salines ont érigé des maisons de ville impressionnantes à travers la région.
L’entrée de Wieliczka, à 64 mètres de la surface se fait par un puits étroit qui se transforme en un tunnel sinueux pour s’ouvrir sur un lac. On arrive alors à la chapelle de Ste Kinga, (Ste Cunégonde, patronne des mineurs), immense hall éclairé par des lustres que trois hommes ont mis 67 ans à sculpter et décorer. S’ensuivent 20 salles réparties le long du labyrinthe de 2,5 km sous terre. Ici vous pouvez assister à des concerts de musique et des fêtes ou sentir le pouvoir thérapeutique du sel dans la station thermale.
La mine de Bochnia est située à 30 km. Elle est accessible par un train souterrain ou le ferry pour la seule traversée au monde d’une chambre souterraine inondée de saumure.
Plusieurs trajets s’offrent aux visiteurs:
LE TRAJET TOURISTIQUE (TROIS HEURES)
Départ près du puits Daniliwics. On passe ensuite par l’incroyable chapelle Sainte-Cunégonde (Ste-Kinga), pièce maîtresse des mines, les chambres taillées dans le sel, les lacs souterrains sous les airs de Chopin, les charpentes vertigineuses, les hauteurs de plafond spectaculaires et des escaliers entièrement sculptés dans l’or blanc pour finir dans le musée souterrain des salines. Par ce parcours de 3 km à 35 mètres sous terre, on découvre l’histoire technique et sécrète de la mine.
LE TRAJET MINIER (TROIS HEURES)
Parcours physique qui commence au puits Régis, le plus ancien. Tenue de protection spéciale et casque exigés pour descendre à la lueur de la lampe et sillonner les galeries où les mineurs de l’époque ont travaillé. On y apprend les bases du métier (mesure du méthane, recherche et transport du sel, dessiner son chemin sur une carte, explorer les chambres sécrètes, suivre les traditions et cérémonies minières.
LE TRAJET PÈLERINAGE (DEUX HEURES ET DEMI)
Pour les croyants, la visite des mines de sel de Wieliczka à Cracovie regorgent de bâtisses religieuses et d’esquisses sacrées. Les mineurs y avaient l’habitude de s’y recueillir.
- La Chapelle Saint Jean et son intérieur en bois ;
- La Chapelle Saint-Antoine et ses sculptures épousant les formes du sel dissous par l’humidité ;
- La Chapelle Sainte Croix et ses décorations itinérantes ;
- La Chapelle Saint Jean Paul II, dédiée au Pape polonais du même nom ;
- La Chapelle Sainte-Cunégonde, longue de 54 mètres, large de 18 mètres et haute de 12 mètres. Enfoui à 100 mètres sous terre , cet édifice religieux est entièrement conçu en sel, du sol au plafond, en passant par les chandeliers, l’autel et les bas-reliefs dont une copie conforme de la “Dernière Cène” de Léonard da Vinci…
Le dimanche ou lors d’événement particulier, il est possible d’assister à une messe ou à un concert au sein de Ste-Cunégonde.
LE TOUR DE GRADUATION
L’air de la tour de graduation baigne de saumure et possède les mêmes vertus que l’air marin, ce qui rend ce trajet thérapeutique. Il est donc préconisé pour traiter et prévenir certaines maladies des voies respiratoires. Les inhalations permettent de les nettoyer et purifier. De plus, ce parcours vous permet de rester en surface.
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