Last Updated on 10 juillet 2023 by admin
La préfecture de police avait interdit le rassemblement parisien non déclaré prévu samedi, car “présentant des risques de troubles à l’ordre public”. Il s’est tout de même tenu.
La soeur d’Adama Traoré, figure du combat contre les violences policières, avait déclaré qu’elle serait présente “samedi à 15h place de la République”, après l’interdiction de la marche, annuelle, prévue à Persan et Beaumont-sur-Oise en mémoire de son frère décédé peu après son arrestation par des gendarmes. Cette annonce avait été rapidement relayée par des militants de gauche et des députés de la France Insoumise mais Assa Traoré n’avait toutefois pas directement appelé ses soutiens à la rejoindre.
Un cordon de sécurité a été érigé autour de la statue de la République, autorisant les manifestants à sortir mais pas à rentrer. Selon la Préfecture de Police, tous les soutiens qui arrivent place de la République pour participer au rassemblement organisé par Assa Traoré sont systématiquement contrôlés, verbalisés, évincés.
Plusieurs élus de la Nupes sont présents aux côtés de la soeur d’Adama Traoré, place de la République, à Paris. Parmi eux, la députée EELV Sandrine Rousseau, le député LFI Éric Coquerel ou encore la députée LFI Mathilde Panot.
Le mouvement se déporte boulevard de Magenta, alors que la circulation n’y était pas arrêtée. Plusieurs personnes en voiture sont coincées entre les manifestants.
La préfecture de police avait interdit ce rassemblement parisien non déclaré, car “présentant des risques de troubles à l’ordre public”. Elle avait rappelé le “contexte tendu” et les “cinq nuits consécutives” de violences urbaines après le décès de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre.
“Personne ne peut nous interdire de marcher, de défendre notre démocratie, notre liberté et je continuerai à dire : justice pour Adama mon frère qui est mort le jour de son anniversaire”, a-t-elle scandé.
“Nous allions marcher cette année, pour la septième année, pour demander la vérité et la justice pour Adama (…). Nous avons toujours marché dans le calme, de façon organisée”, a-t-elle ajouté, devant des centaines de manifestants et certaines personnalités politiques de gauche, dont Mathilde Panot, députée LFI, ou encore Eric Coquerel. “On veut cacher nos morts, on veut cacher les violences policières”, a encore dénoncé Assa Traoré.
«Nous avons toujours manifesté en paix. Ils jettent de l’huile sur le feu. Nous avons toujours marché pour dénoncer l’impunité policière» déclare Assa Traoré, présente sur place. Entourée d’une nuée de reporters et applaudit par plusieurs dizaines de personnes, Assa Traoré s’exprime en marge de sa venue au rassemblement interdit par la préfecture de police de Paris.
Jérôme Legavre, député LFI dans la douzième circonscription de la Seine-Saint-Denis interrogé par le Figaro, est venu manifester place de la République malgré l’interdiction pour dénoncer « l’escalade liberticide du gouvernement » : « Ce gouvernement a décidé de réprimer tous ceux qui montent au créneau pour dénoncer ces violences, de la répression déclenchée après le 49.3 à la mort de Nahel. C’est la raison pour laquelle je suis venu malgré l’interdiction ».
Louis Boyard, député LFI de la troisième circonscription du Val-de-Marne, est également présent à la manifestation « Cette marche existe depuis 7 ans, pourquoi est-elle interdite ? C’est incompréhensible, les gens demandent justice et vérité. Est-ce que le Président de la République souhaite mettre de l’huile sur le feu ? » déclare-t-il.
Des interpellations ont eu lieu, samedi 8 juillet, en marge de la marche organisée par le collectif “Vérité pour Adama”, place de la République à Paris.
Youssouf Traoré, membre de la famile, a été arrêté par la police lors d’une interpellation musclée. Il a ensuite été conduit à l’hôpital, avant d’être placé en garde à vue pour “violences sur personne dépositaire de l’autorité publique” et “rébellion”, a indiqué le parquet de Paris. Youssouf Traoré est soupçonné d’avoir blessé une commissaire de police à l’oeil lors de la manifestation.
Partout en France, des “marches citoyennes” contre les violences policières ont eu lieu dans plusieurs autres villes de France.
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