À exactement deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les candidats multiplient les prises de parole et enchainent les meetings.
À la veille de l’ouverture de la campagne officielle et à J-14 du premier tour, le rythme de la campagne s’accélère pour les principaux candidats à la présidentielle, qui ont pour la grande majorité prévu des réunions publiques et déplacements ce week-end.
Yannick Jadot, qui pariait, en début de campagne, sur la multiplication de petits rassemblements ici ou là pour “mettre la politique dans la rue” a annulé ses trois derniers événements en plein air à Bordeaux, Toulouse et Poitiers avant de rassembler ses troupes ce dimanche à Paris. Une après-midi qui se veut festive avec le mini-concert de Yael Naim.
Yannick Jadot (EELV) tente de relancer sa campagnes au Zénith, même si le score s’effritent au fil des jours dans les sondages.
En meeting ce dimanche, le candidat écologiste espère réaliser le plus gros rendez-vous militant jamais organisé en France par des écologistes et imposer une dynamique qui se fait attendre.
“Dans 15 jours, il vous reviendra de choisir pour votre présent et pour notre avenir”, a déclaré Yannick Jadot en ouverture de son meeting au Zénith de Paris. “Rarement un tel choix aura été aussi décisif. La catastrophe se rapproche. Des maisons emportées par les crues, des feux de forêt gigantesques, des étés sans pluies, des hivers trop doux… C’est la survie de l’humanité qui se joue aujourd’hui.” Yannick Jadot a également souhaité saluer “l’admirable résistance du peuple ukrainien” sous les “Poutine assassin” du public.
Le candidat vert à l’élection présidentielle organisait son grand meeting au Zénith de Paris, dans le nord de la capitale, à deux semaines pile du premier tour.
Un tournant dans cette campagne, selon la promesse des cadres EELV, à l’heure où leur poulain est scotché autour des 6% d’intentions de vote dans les sondages. Peu importe. “On va mettre les choses au clair tout de suite: ce n’est pas le meeting de fin de campagne, ce n’est même pas le début de la fin de campagne”, a ainsi lancé Julien Bayou pour galvaniser les 4000 militants présents dont beaucoup de jeunes têtes et chasser l’idée d’un baroud d’honneur.
“Demain nous appartient. Et c’est demain, pas dans cinq ans, qu’il nous faut reprendre nos vies en main. Alors déjouez les pronostics, démodez les étiquettes obsolètes, faites taire les chiens de garde du vieux monde”, a martelé Yannick Jadot, crédité d’environ 6% des intentions de vote, et dont la campagne n’a jamais vraiment décollé, en dépit des inquiétudes des Français pour le climat.
Yannick Jadot, a notamment appelé la jeunesse, souvent abstentionniste, à le rejoindre: “Jeunes de France, faites irruption dans ce scrutin, venez nous bousculer”, a-t-il enjoint.
Il reste “deux semaines pour lever les écrans de fumée”, a-t-il dit, invitant à faire “opposer Jadot et Macron” au second tour, car “c’est la survie de notre humanité qui se joue aujourd’hui”.
En présence d’une “famille écologiste réunie”, rassemblant ses anciens concurrents à la primaire, dont Sandrine Rousseau, pourtant éjectée de la campagne, de nombreux élus et les anciens candidats à la présidentielle, Dominique Voynet, Eva Joly et Noël Mamère (José Bové étant absent pour cause de covid), Yannick Jadot a taclé le bilan d’Emmanuel Macron et le pouvoir des lobbies.
“En 2017, de nombreux Français, notamment de gauche, ont cru élire Mendès-France ou Rocard. Ils ont eu l’arrogance de Giscard et la brutalité de Sarkozy”, a-t-il cinglé, invitant les électeurs à “libérer notre République de l’ingérence des lobbies avec lesquels et pour lesquels Emmanuel Macron a gouverné pendant cinq ans”.
“Dehors les lobbies” des pesticides, de l’élevage industriel, des Ehpad à but lucratif, des constructeurs automobiles, des chasseurs”, a égrené le candidat qui a dénoncé une nouvelle fois TotalEnergies, qui “doit quitter l’Ukraine maintenant”.
Celui qu’on a souvent accusé d’être trop lisse s’est défendu: “J’entends dire que je ne crierais pas assez fort pour me faire entendre. C’est que je veux m’adresser à l’intelligence des femmes et des hommes, pas à leurs instincts”, a-t-il souligné.
Le candidat a critiqué “le mirage d’un vote utile ou efficace à gauche”, en faveur du candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, en meeting au même moment à Marseille. “On ne vote pas en oubliant les ambiguïtés face aux complotistes de la crise sanitaire, en oubliant le soutien à l’intervention russe en Syrie et les contorsions ambiguës sur l’Ukraine. On ne vote pas pour ceux qui refusent d’appeler un dictateur, un dictateur”, a-t-il martelé.
« C’était un beau meeting, je suis très fier », se félicite Yannick Jadot dans les coulisses du Zénith de Paris. En rassemblant ce dimanche après-midi entre 3 500 et 4 000 supporteurs dans la salle de spectacles parisienne, le candidat écologiste peut se féliciter d’avoir battu un record : celui du plus gros meeting de l’écologie française.
Rien n’est moins sûr, mais les écolos ont tout fait pour. Les ex-candidats Noël Mamère ou Éva Joly ont fait le déplacement pour donner les clefs à la “nouvelle génération”, selon la formule du premier. Michèle Rivasi, David Cormand ou les animateurs de l’après-midi Éric Piolle et Karima Delli étaient également dans la salle… tout comme les maires de Lyon, Strasbourg ou Poitiers (Gregory Doucet, Jeanne Barseghian, Léonore Moncond’huy) installés juste à droite de la scène. Même Sandrine Rousseau, écartée, début mars, de la campagne, était de la partie… bien que silencieuse.