D’après les premières estimations dévoilées à 20 heures, Emmanuel Macron est réélu pour cinq ans. Il a remporté 58% des suffrages, contre 42% pour Marine Le Pen. L’abstention se situe autour des 28%.
Il est le neuvième président de la Ve République, le troisième à exécuter un deuxième mandat, mais le premier président à être réélu sans cohabitation. C’est une première victoire inédite sous la Ve, un “exploit historique”.
Le candidat de la République en Marche sera donc à nouveau le chef de l’État français pour les cinq prochaines années. Ce sera son dernier mandat présidentiel, le nombre étant limité à deux maximum.
Laurent Fabius proclamera les résultats officiels le 27 avril prochain. Emmanuel Macron devra ensuite élire un nouveau Premier ministre et former son prochain gouvernement. Il pourra choisir la date exacte de sa cérémonie d’investiture qui devra avoir lieu au plus tard le 13 mai prochain. Son entourage a déclaré à l’AFP que le président réélu pourrait préférer être réinvesti avant le 9 mai à la vue du contexte international.
Marine Le Pen, qualifie son score de “victoire éclatante”, malgré sa défaite. “Déterminés, nous le sommes plus que jamais (…) je n’ai aujourd’hui aucun ressentiment ni rancœur”, déclare la candidate perdante du Rassemblement national (RN). “Dans cette défaite je ne peux m’empêcher de ressentir une forme d’espérance”, assure-t-elle.
Marine Le Pen largement en tête aux Antilles et en Guyane
La candidate du RN l’emporte à 69,60% en Guadeloupe, à 60,87% en Martinique, à 60,70% en Guyane, ainsi qu’à Saint-Pierre-et-Miquelon (50,69%), selon les préfectures de ces territoires, où Jean-Luc Mélenchon avait fait des scores importants au premier tour.
Dans sa prise de parole, Marine Le Pen, invite ses soutiens et “tous ceux qui ont eu le courage de s’opposer à Emmanuel Macron lors de ce second tour” à poursuivre le combat pour “la grande bataille électorale des législatives”, campagne lors de laquelle elle indique être accompagnée par Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national.
“Le troisieme tour commence ce soir” solen Jean-Luc Mélenchon
Le candidat à l’élection présidentielle, arrivé troisième lors du premier tour, avait annoncé qu’il s’exprimerait à l’issue du second tour. “Emmanuel Macron est le président le plus mal élu de la Ve République”, déclare-t-il.
“Ne vous résignez pas, implore Jean-Luc Mélenchon. Entrez dans l’action franchement, massivement. La démocratie peut nous donner de nouveau le moyen de changer de cap. Le troisième tour commence ce soir !”
Le candidat de la France insoumise, avait appelé dans l’entre-deux tour à l’élire Premier ministre en votant pour lui donner une majorité aux prochaines élections législatives qui se tiendront les 12 et 19 juin prochains.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s’est félicité dimanche de la réélection d’Emmanuel Macron (autour de 58%) face à Marine Le Pen, “un résultat historique dans l’histoire de la Ve République”, tout en se disant “lucide sur le contexte politique”.
Une forme d’exploit après un premier quinquennat pourtant scandé de crises, des “gilets jaunes” au Covid, qui inscrit le pays dans la continuité sur ses grandes orientations économiques, sur son rôle dans l’Union européenne et dans les relations internationales. Son score de dimanche soir, qu’il doit célébrer au Champ-de-Mars, face à la Tour Eiffel, ne lui offre cependant pas un blanc-seing pour les cinq ans à venir, au moment où l’attendent des défis colossaux, sur fond de guerre en Ukraine et d’inflation galopante.
Une nécessité à la tête d’une France coupée en deux, voire en trois au regard du nombre d’électeurs parmi les 48,7 millions appelés aux urnes qui ont choisi de bouder les isoloirs dimanche, dans ce remake de 2017 organisé alors que les trois zones scolaires sont en vacances.
Arrivé au pouvoir il y a 5 ans “par effraction”, selon ses propres mots, Emmanuel Macron poursuit sa trajectoire personnelle météorique, à la fois classique (ENA, inspection des finances, ministre de l’Economie…) et inclassable dans un paysage politique qu’il a dynamité. Mais lui qui avait promis au soir de sa victoire en mai 2017 de “tout” faire pour que les électeurs “n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes” n’a pas réussi à freiner la montée en puissance de Marine Le Pen.
Une abstention autour de 28%
L’abstention devrait atteindre 28% au second tour de l’élection présidentielle dimanche, soit 2,5 points de plus qu’en 2017 (25,44%), selon les estimations convergentes de quatre instituts de sondage, mais sans atteindre le record de 1969 (31,3%). Selon Ipsos Sopra-Steria, l’Ifop, Harris interactive et Elabe, le niveau d’abstention serait ainsi de 28%, en hausse de 1,7 point par rapport au premier tour (26,31%), qui avait déjà été marqué par une faible participation, tandis qu’Opinionway anticipe pour sa part 27,8%.
“Jamais il n’y a eu un tel vote de désespérance en France”, a déclaré le président des Républicains, Christian Jacob. La candidate du parti, Valérie Pécresse avait récolté un peu moins de 5% des voix au premier tour.
“C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen”, déclare le candidat Reconquête!, arrivé quatrième lors du premier tour de l’élection présidentielle. Il avait appelé à voter Marine Le Pen au second tour. “Sommes-nous condamnés à perdre ? Non, il n’y a pas de fatalité.”
Selon le candidat Reconquête!, perdant du premier tour “deux blocs” vont s’affronter lors des élections législatives : “l’un macroniste et le deuxième islamo-gauchiste”. “La bloc national doit lui aussi s’unir et se rassembler, notre responsabilité est immense”, insiste-t-il.