Le 8 mars, on célèbre la Journée internationale des femmes (journée internationale des droits des femmes dans certains pays dont la France). Elle met en avant la lutte pour les droits des femmes et la réduction des inégalités par rapport aux hommes.
Officialisée par les Nations unies en 1977, on la célèbre à travers le monde par de nombreux événements. C’est l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.
Histoire
La Journée des femmes est née aux Etats-Unis en 1909, conformément à une déclaration du Parti socialiste américain.
La première date de célébration fut le 28 février. Jusqu’en 1913, on la fêtait le dernier dimanche de février.
En 1910, apparaît le caractère international. Le mouvement en faveur des droits des femmes et de l’obtention du suffrage universel sont les bases. La conférence de Copenhague qui comprenait plus de 100 femmes venant de 17 pays, l’instaure. L’Allemagne, l’Autriche, le Danemark et la Suisse sont les premier à la fêter le 19 mars. Droit de voter, exercer une fonction publique, droit au travail, formation professionnelle et arrêt des discriminations sur le lieu de travail, sont au programme.
En 1917, après la chute du tsar, le gouvernement provisoire russe accorde le droit de vote aux femmes suite aux manifestations.
Les nouvelles orientations
Depuis 1975 , année internationale de la femme, l’ONU célèbre la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars.
En 1995, 189 gouvernements adoptent la Déclaration et le Programme d’action de Beijing en réponse à 12 domaines critiques. Chaque femme et chaque fille pourra exercer ses libertés et ses choix. Elle connaîtra et comprendra tous ses droits (vivre sans violence, l’éducation, participer à la prise de décision et recevoir un salaire égal pour un travail égal).
En 2014, le thème prioritaire de la 58ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW) porte sur les résultats obtenus et les difficultés rencontrées dans la réalisation des Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) en faveur des femmes et des filles.
Mouvement #Metoo
Le mouvement #Me too est né en 2017 suite à l’affaire Harvey Weinstein, producteur de cinéma accusé de violences et de harcèlement sexuels à l’encontre de plusieurs dizaines d’actrices. Il entraîne une prise de parole planétaire sans précédent à travers le monde, sur les rapports hommes-femmes. De même, on assiste à une montée de la politique contre les violences conjugales et l’inceste.
Elargissement du mouvement dans le monde
#Metoo est devenu un mouvement international dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Pays/Langue | Hashtag utilisé | Traduction en français |
---|---|---|
Albanie | #TaniTregoj | MaintenantRaconte |
Arabe | أنا_كمان# | MoiAussi |
Brésil | #Nãoénão | NonC’estNon |
Canada | #MoiAussi | MoiAussi |
Chine | #我也是 | |
Corée du Sud | #미투 | |
Croatie | #JaIsto | |
Espagne | Espagne : #YoTambién (« MoiAussi ») Catalogne : #JoTambé (« MoiAussi ») Pays basque: #NiEre (« MoiAussi ») Galice: #EuTamén (« MoiAussi ») | MoiAussi |
Finlande | #Memyös | NousAussi |
France | #BalanceTonPorc | |
Inde | #मैंभी50 | MoiAussi |
Iran | #من_هم_همینطور | |
Israël | גםאנחנו##גםאני ou #גמאני | NousAussiMoiAussi |
Italie | #QuellaVoltaChe | CetteFoisOù |
Japon | #私も ou #WatashiMo | MoiAussi |
Macédoine du Nord | #СегаКажувам49 | MaintenantRaconte |
Norvège | #Stilleføropptak | SilenceAvantDénonciation |
Pakistan | #میں_بھی | MoiAussi |
Royaume-Uni | #MeToo | |
Russie | #МеняТоже ou #Ятоже | |
Suède | #JagOckså51 | |
Taiwan | #我也是 ou #WoYeShi | |
Tunisie | #EnaZeda52,53 | |
Vietnam | #TôiCũngVậy |
EUROPE
France
La variante française, #BalanceTonPorc, est une des rares à encourager les utilisateurs à partager les noms des agresseurs sexuels. D’autres hashtags ont vu le jour en 2021 suite au scandale qui touche “Sciences Po”, tels que #SciencesPorcs. #Metooinceste a vu le jour à la sortie du livre “Grande Familia” de Camille Kouchner le 7 janvier 2021; #Metoogay pour des hommes victimes d’autres hommes, suite aux scandales d’abus sexuels sur des garçons concernant Olivier Duhamel, Claude Levêque et Gérard Louvin. En Corse, après l’avènement du #Me Too Corse, des centaines de femmes manifesté à Ajaccio.
L’UNICEF et le collectif #Nous Toutes, ont lancé le 8 avril 2020, une campagne digitale d’information et de sensibilisation contre les violences faites aux enfants et aux adolescents #Entendons leurs cris”. Cette campagne s’adresse directement aux principaux concernés. Appeler le 119 si un adulte fait du mal, fait peur, tape, insulte, touche le corps d’un enfant et que ça le met mal à l’aise, s’il est en danger”, ou si il pense qu’on fait du mal à un autre enfant. Ce numéro est gratuit et le standard disponible 24 h/24.
Italie
Les femmes affichent des histoires de harcèlement et les agressions sous le hashtag #QuellaVoltaChe (#LaFoisOù).
Grèce
“Quoi que je lui dise, il ne s’arrêtait pas…”: la Grèce a vu naître à son tour un mouvement #Metoo (“Avecsofia). Les révélations de la championne de voile Sofia Bekatorou, ex-médaillée olympique(2004, 2008) victime d’agressions sexuelles, ont brisé un tabou et encouragé la libération de la parole des victimes.
Suède
Dès novembre 2017, des dizaines de milliers de femmes, représentant plus de 70 professions, ont fait part publiquement de remarques sexistes et d’agressions sexuelles dont elles ont été victimes.
MOYEN-ORIENT
Iran
Le mouvement #ManHam a conduit à une première arrestation mi aôut 2020. Il était annonciateur d’une vague féministe en Iran. Le mouvement faisait suite à des agressions racontées sur les réseaux sociaux, citant parfois des noms d’hommes célèbres. Shadi Amin, auteure et activiste iranienne est membre fondatrice de l’Association du réseau des femmes iraniennes (Shabakeh).Elle vit exilée en Allemagne depuis les années 1980.
C’est la première fois que les femmes se sentent autorisées à parler publiquement des violences qu’elles subissent. La société fait preuve d’empathie envers les victimes d’agression sexuelle et elles sont prises au sérieux. Les femmes peuvent protester, uniquement lorsqu’elles sont aux côtés d’autres activistes qui réclament des changements pour l’environnement, l’économie, etc.
Koweït
“Je ne me tairai pas”. C’est le nom du mouvement #MeToo dans sa version koweïtienne. Lancé grâce à un ex-mannequin, il bouscule ce pays du Golfe.
Pour la première fois, les femmes, au Koweït, défient les traditions conservatrices et la culture de la ‘honte’ pour dénoncer le harcèlement dans une campagne lancée sur les réseaux sociaux après la publication, par une célèbre blogueuse, d’une vidéo traitant de ce sujet”. La blogueuse mode Ascia Al-Faraj, compte aujourd’hui 2,6 millions d’abonnés sur Instagram.
Egypte
Il y a eu une première victoire dans l’affaire à l’origine de la vague #Metoo en Égypte. Ahmed Bassem Zaki, un étudiant accusé de chantage et de viol a été condamné à 3 ans de prison. C’est une victoire symbolique mais la justice ne suit pas.
Israël
Le hashtag hébreu « גםאנחנו# » ( #NousAussi) a commencé à se répandre le 18 octobre 2017, à la une du journal Yediot Aharonot.
Turquie
En Turquie, le mouvement #MeToo secoue le monde littéraire. Depuis le suicide de l’auteur Ibrahim Colak, accusé de harcèlement, les dénonciations se multiplient à l’encontre de personnalités de la scène turque, à commencer par romancier Hasan Ali Toptas. Le monde littéraire en Turquie est secoué par des allégations d’agressions et de harcèlement à caractère sexuel, visant des écrivains connus.
ASIE
Corée du Sud
Le mouvement #MeToo est sorti vainqueur d’une affaire judiciaire. Un ancien entraîneur de l’équipe olympique de patinage a été condamné à 10 ans de prison pour de multiples agressions sexuelles sur une athlète.
Japon
La société japonaise est guidée par le patriarcat, le mouvement #MeToo est tenu à l’écart. Un tabou terrible pèse sur le viol ou l’inceste. Les victimes sont encouragées à se taire. Pourtant, en décembre 2019, la figure de proue du mouvement japonais #Metoo a gagné son procès. L’agresseur de Shiori Itol a du régler 3,3 millions de yens de dommages à la jeune femme, environ un tiers de ce qu’elle réclamait.
Chine
Malgré tous les efforts du gouvernement chinois pour réduire au silence le mouvement #MeToo (#RiceBunny), on assiste à une forte progression dans le pays.En janvier 2018, pour la première fois, une jeune femme a témoigné publiquement avec son vrai nom des abus sexuels qu’elle a subis. Les utilisateurs du réseau social chinois Weibo ont détourné le hasthag #MeToo dans le but d’échapper à la censure du gouvernement. En janvier 2018, toutes les publications contenant“#MeTooInChina” ont été supprimées. Depuis quelques mois, les témoignages publiés sur la plateforme affluent: plus de 2 millions de personnes ont visité la page des discussions sur Weibo.Le 17 octobre 2019, l’instigatrice du mouvement #Me too Chine est arrêtée puis incarcérée pour avoir “troublé l’ordre public”.En décembre 2020: À Pékin, un procès pourrait marquer l’histoire du mouvement. Une ex-stagiaire de la télévision centrale d’État accusait un journaliste vedette de la chaîne de l’avoir harcelé sexuellement. Ce dernier niait les faits et affirmait que la jeune femme cherchait à nuire à sa réputation.
AMERIQUE DU NORD
Canada
Les premiers procès “post #MeToo” (Moi aussi au Québec), se sont tenus en fin d’année mais 2 décisions de justice récentes n’ont guère été favorables aux victimes. D’abord, il y a eu l’acquittement à la mi-décembre de l’emblématique Gilbert Rozon, fondateur du festival “Juste pour rire”, l’un des premiers à avoir été emporté par la vague de dénonciations en octobre 2017.
Etats-Unis
11 mars 2020: Après plusieurs semaines de procès, l’ex-producteur américain de 67 ans, Harvey Weinstein est reconnu coupable de viol et d’agression sexuelle. Il écope d’une peine de 23 ans d’emprisonnement.
26 janvier 2021: Une juge du Delaware a validé le plan d’indemnisation des victimes présumées, 37 d’entre elles ont accepté, pour une enveloppe globale de 17 millions de dollars.
Le mouvement a eu des conséquences sur les relations hommes-femmes au travail. D’autres procès sont en cours dont ceux de l’acteur Bill Cosby ou du chanteur R. Kelly
AMERIQUE DU SUD
Chili
Après plusieurs vagues de témoignages contre les violences sexuelles ces dernières années, les féministes et les LGBT+ veulent changer le système à la racine.