Lydie Arickx est peintre et sculpteur, figure majeure de l’expressionnisme français.
Présentée par Roland Topor, elle réalise sa première exposition en 1979 (pastels et huiles).
Puis elle présente son travail en Belgique, en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et aux Etats-Unis où elle expose aux côtés de Francis Bacon à New-York.
Depuis 1991, Lydie Arickx a installé son atelier dans les Landes à Angresse où elle travaille sur de grands formats et aborde la sculpture monumentale.
Cet atelier est pour elle un lieu d’expérimentation où elle recherche et adapte de nouveaux supports et matériaux pour ses créations, béton, toile émeri, bois, tissus, bitume, charbon, toile de lin, papier photographique, terre, métal, bronze, impressions 3D, gravier, cendre, résines et fibres …
Soucieuse de partager son art avec le public, elle participe à des ateliers de sensibilisation dans le cadre des écoles et des entreprises, mettant en scène l’art contemporain et le spectacle vivant.
Elle réalise en direct des performances monumentales, comme à la Conciergerie de Paris et à Roubaix (une performance de 200m de long et 3m de haut).
Ses œuvres figurent dans les grandes collections publiques internationales, Musée National d’Art Moderne de Paris, Centre Pompidou, Palais de Tokyo … et au sein de l’espace public, Hôpital Paul-Brousse à Villejuif, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, IUFM de Mont-de-Marsan, MACS Saint-Vincent-de-Tyrosse.
Lydie Arickx a exposé, ces dernières années, aux Cordeliers, à La Piscine de Roubaix, à la Conciergerie, au musée historique de Biarritz et au château de Biron.
Elle effectue aussi un travail d’écriture et a publié deux livres aus Editions Diabase, “Nous vivons” et “D’encre et d’encore”.
“Artiste expressionniste”, certes.
Son travail malmène la figure, tord la matière et rend compte des violences du monde.
Mais sa recherche permanente de nouveaux matériaux et de formes inédites nourrit son œuvre au-delà de toute étiquette, pour dire au plus juste les peurs, les joies ou les apparitions miraculeuses, avec parfois une émouvante douceur.
Puissante, libre, protéiforme, son œuvre interroge la vie sous toutes ses formes et fait de Lydie Arickx une des artistes les plus inventives et attachantes.
À Chambord, l’exposition “Arborescences” est tout simplement la vie, son efflorescence, sa pluralité joyeuse.
Pendant quatre mois, sur plus de 1000 m2, sont présentées 150 œuvres (dessins, tableaux, sculptures, installations), dont la moitié a été créée pour l’occasion.
Les arborescences de l’exposition rencontrent le véritable arbre de vie qu’incarne l’escalier majestueux à double révolution de Léonard de Vinci avec sa structure rappelant celle de l’ADN, symbole majeur d’élan vital, ainsi que l’espace végétal qui entoure le monument.
Une toile géante réinterprète le Printemps de Boticelli .. on pense à Germaine Richier, Bosch, Rubens, Greco, Goya, Courbet, Ensor ou encore Rebeyrolle … un tourbillon de couleurs, de matières, de formats absolument sidérants.
En préalable à la visite de cette exposition exceptionnelle, découvrons deux passages de “D’Encre et d’Encore” :
“La forme vient d’un vide. C’est beau ce mouvement vers le dehors, il y a du néant et j’en suis l’abstraction, ce geste ample, ce geste où s’abandonne le corps du semeur.
Le volume naît, aléatoire, comme si les doigts se mettaient à dialoguer avec la matière, les formes à s’adonner dans un tour de prestidigitation … les mains plongent et transmettent la chair à l’argile.
J’ai l’impression d’une densification, que l’espace prend le poids de l’air qui s’incarne.”
ou bien :
“Quand tu es face à une oeuvre … la vision qui s’imprime au corps actionne la mémoire inconsciente, l’imaginaire germe en sourdine et fleurit … Ce que je regarde m’agite, l’émotion est toujours vierge … on pense en regardant et puis plus rien ne compte que l’ivresse … L’artiste au coeur du processus ne traduit que ce qu’il reçoit … le pouvoir d’un mystère ensorcelant. Il faut se laisser posséder.”
Exposition “Arborescences” de Lydie Arickx au château de Chambord du 30 mai au 17 octobre 2021.
Lydie Arickx est représentée par la galerie Capazza de Nancay, partenaire de cette exposition dont le commissaire est Yanick Mercoyrol, directeur du patrimoine et de la programmation culturelle du Domaine national de Chambord.