Cette année, nous fêtons le 5e anniversaire de l’accord de Paris, premier accord universel juridiquement contraignant sur le changement climatique.
Exemple de coopération et de multilatéralisme internationaux, il a marqué avec la COP21, la nécessité d’agir collectivement dans l’intérêt de tous pour les générations présentes et futures. Le 12 décembre 2015 est une date importante pour la diplomatie française.
Le 12 décembre dernier, le président Emmanuel Macron a réuni en visio-conférence, les acteurs du “One Planet Summit”. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance et Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable, entouraient le chef d’état
Réunion “Finance climat, perspective neutralité carbone 2050”.
La finance durable est une priorité dans l’action internationale sur le climat pour Emmanuel Macron.
Cette conférence a permis de faire le point sur le chemin déjà parcouru et de réfléchir sur le renforcement de la contribution à la transition écologique.
La convergence des normes et la transparence de l’impact climatique des investissements est au centre des engagements de l’Accord de Paris. La réorientation des flux financiers a influé les investissements utiles à la transition écologique.
Principales initiatives soutenues par la France
Dans le cadre des Sommets One Planet, la France a présenté 6 initiatives:
- La coalition relative à la mise en oeuvre des recommandations de la Task Force on climate related financial disclosures (TCFD)
- Le réseau des superviseurs et régulateurs de marchés pour une finance durable (NGFS)
- La coalition d’investisseurs privés “Climate Action 100+”
- L’Alliance “Net-Zero Asset Owners
- La coalition “Finance in Common” qui rassemble des banques publiques de développement
- L’initiative “Subnational climate fund” qui développe des méthodes de partenariat public-privé.
Au total, ce sont plus de 300 acteurs publics (régulateurs, superviseurs, banques publiques) et plus de 50 000 milliards de dollars d’actifs gérés dans le monde. Cette somme vise à atteindre progressivement un alignement de l’économie sur la trajectoire 1,5 degré C de l’Accord de Paris.
Un sommet pour l’ambition climatique a suivi, à l’initiative de la France, l’ONU et du Royaume Uni (qui accueillera la COP26 en novembre 2021 à Glasgow).
Le Sommet des Hautes Ambitions Climatiques
Le 12 décembre, Emmanuel Macron a co-présidé un sommet des hautes ambitions climatiques avec Antonio Gutteres (ONU) et Boris Johnson (GB). Ce sommet virtuel incluait un partenariat avec l’Italie et le Chili.
Les ministres Jean-Yves Le Drian (Europe et des Affaires étrangères) et Barbara Pompili (Transition Ecologique) ont partagé cette visio-conférence.
Plus de 75 pays de tous les continents ont discuté sur les changements climatiques, une priorité internationale. Ils ont mis en avant de nouveaux engagements par rapport à l’Accord de Paris sous la pression du sommet. Les dirigeants devaient réagir avant qu’il ne soit trop tard pour maintenir l’objectif des 2 degrés de réchauffement maximum fixé par l’Accord de Paris signé 5 ans plus tôt. Avec l’accélération constante de la dégradation du climat, la communauté internationale doit encore beaucoup travailler pour maintenir la hausse de la température mondiale à 1,5°C.
Les résultats escomptés
Les pays engagés (65% des émissions mondiales de CO2 et environ 70% de l’économie mondiale) devront d’ici au début de l’année prochaine parvenir à zéro émission nette ou à la neutralité carbone. Des actions et des programmes concrets doivent appuyer ces engagements. Ils prépareront la COP26 de Glasgow par des plans climatiques nationaux renforcés (contributions déterminées au niveau national (CDN) de la part des pays, entreprises, secteurs et villes. Grâce à cela, un avenir résilient se profile. Les mesures d’urgence et les programmes concrets pour surmonter la crise climatique y contribuent.
“Lintégralité des grandes entreprises françaises constituant le CAC 40 reconnaissent désormais les recommandations de la TCFD comme une référence. Ils travaillent à l’approfondissement de leur mise en œuvre”. Ce référentiel sera utilisé par toutes les entreprises du CAC 40 à partir de 2021.
Le climat au centre de l’échange téléphonique Xi Jinping/ Emmanuel Macron
En amont de ce sommet, Emmanuel Macron a échangé par téléphone avec le président Xi Jinping. Au menu: la crise du Covid, le vaccin, le nucléaire, l’aéronautique, l’innovation, le spatial, l’agroalimentaire et la culture. Les 2 nations ont discuté d’un accord sur le prolongement de l’Appel de Pékin de novembre 2019.
Lors de la dernière Assemblée Générale des Nations-Unies, la Chine a annoncé qu’elle envisageait des mesures sur la neutralité carbone. Le 12 décembre elle les a présentées afin d’atteindre les objectifs fixés en matière de réduction d’émissions des gaz à effet de serre. Elle espère donner l’impulsion pour élever l’ambition de toute la communauté internationale en vue de la COP26.
Le président français a apporté son soutien à l’organisation de la COP15 de Kunming sur la protection de la biodiversité. Le prochain “One Planet Summit” et le Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature de Marseille y contribueront. “L’Europe et la Chine doivent jouer un rôle de moteur avec l’ensemble de leurs partenaires”. “L’année 2021 sera celle d’un volontarisme international renouvelé, plus concret et plus fort en faveur de l’action climatique et de la préservation de la biodiversité”, a-t-il-ajouté.
Convention citoyenne pour le climat
Le président s’est rendu le 14 décembre 2020 au Conseil économique, social et environnemental (CESE), afin d’échanger avec les membres de la Convention citoyenne pour le Climat. Il s’agissait de la troisième rencontre depuis le début de l’année.
Un nouveau texte concernant la réforme du CESE (Conseil économique social et environnemental) vient de sortir après plus de 2 ans d’attente. Il tient compte des Gilet Jaunes, de la hausse de la taxe carbone et de la convention citoyenne du climat.
Qu’est-ce que la convention citoyenne pour le climat?
La Convention citoyenne pour le climat (CCC) est une convention française. Elle a été constituée en octobre 2019 par le Conseil économique, social et environnemental sur demande du Premier ministre Édouard Philippe. La CCC regroupe 150 citoyens tirés au sort parmi la population française, et a pour objectif de “définir les mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990”.
A l’issue du “Grand débat national”, Emmanuel Macron a annoncé en avril 2019, la reprise d’une proposition émise durant le mouvement des Gilets jaunes par le collectif des Gilets citoyens qui regroupe diverses personnalités militantes et universitaires.
Grandes lignes de la 3ème convention citoyenne pour le climat
La Convention de juillet 2020 a formulé 149 propositions. Toutes sont soumises au Parlement ou à référendum à l’exception de trois. Le conseil de défense écologique, le plan de relance économique, la loi de finances pour 2021, et un projet de loi dédié prévu en 2021 les traiteront en partie pour la majorité d’entre elles.
Après les réunions virtuelles pour le projet de loi issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), les 150 membres ont du proposer des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 40 % d’ici 2030 malgré des divergences d’opinion.
Le 14 décembre, Emmanuel Macron annonçait son intention de référendum sur l’introduction de la défense de l’environnement dans le premier article de la Constitution. Avant cela, le texte devra être adopté en termes identiques par l’Assemblée nationale et le Sénat.
60ème anniversaire de la signature de la convention relative à l’OCDE
Le 14 décembre est aussi la date de la célébration de la signature de la convention relative à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Il s’est rendu au siège de l’organisation dans le 16ème arrondissement de Paris. Le président de l’OCDE, Angel Gurria l’accueilli en présence de M. Pedro Sanchez, Président du gouvernement d’Espagne, M. Charles Michel, Président du Conseil européen, et Mme Ursula Von Der Leyen, Présidente de la Commission européenne. Ambassadrice et de Représentante permanente de la France à l’OCDE, Mme Muriel Pénicaud était également présente.
Il a privilégié dans son discours:
- “la science” et “la coopération” internationale, plutôt que le “complotisme” et “le repli nationaliste”, pour relever les défis de l’après-crise du Covid-19.
- “La crise démographique, technologique, climatique, celle des inégalités, est accélérée par la pandémie”, a déclaré le chef de l’Etat au cours d’une cérémonie pour marquer les 60 ans de l’Organisation de coopération et de développement économiques à son siège à Paris.
- “Face à cela, je crois dans la science, les faits, l’expertise indépendante plutôt que dans le complotisme et la manipulation de l’information et l’obscurantisme”, a-t-il ajouté. “Je crois à la coopération libre, choisie et intelligente plutôt que dans le repli nationaliste ou la brutalité”.
Il a aussi appelé à renforcer le rôle de l’OCDE, “un contre-exemple” dans “un contexte où le multilatéralisme est critiqué pour son incapacité à répondre aux grands défis contemporains”. Cette organisation “produit des résultats” avec la “rigueur” de ses orientations stratégiques et “l’inventivité” des conseils qu’elle donne à ses 37 pays membres.
L’importance des difficiles négociations qu’elle mène sur la taxations des grandes entreprises du numérique, en particulier américaines, ont été privilégiées. “Une poignée d’entreprises numériques réalisent depuis plusieurs années d’énormes bénéfices sans, la plupart du temps, payer leur juste part d’impôts (…) C’est de plus en plus inacceptable pour nos citoyens”, souhaitant que “ces négociations aboutissent “à la mi-2021”.
Angel Gurria a assuré de la détermination de l’organisation à aider les pays à relever ensemble “les défis à venir” qui “sont plus grands que jamais”.
Après cette cérémonie, M. Gurria, président de l’OCDE; Charles Michel, président du Conseil européen; Mme Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, ont déjeuné à l’Elysée.