Après le décès du Sultan Qabous Bin Saïd, Oman conserve sa stabilité
Le dirigeant du Sultanat d’Oman est décédé à l’âge de 79 ans, le 10 janvier, à Mascate, la capitale du pays.
Arrivé au pouvoir en 1970, à la suite d’un coup d’Etat fomenté contre son père, il aura régné pendant 50 ans, modernisant son pays tout en réussissant à en faire un îlot de stabilité et de neutralité dans une région en proie aux guerres et aux conflits.
Personnage atypique, cultivé, amateur d’opéras et de musique classique, il était surnommé le “sultan à la rose” ou le “gentleman du Golfe”, connu pour son raffinement très british acquis lors de ses études en Grande-Bretagne.
Il a ainsi contribué à la création d’un orchestre symphonique qui a une importante renommée au Moyen-Orient. Et l’opéra de Mascate aurait le plus grand orgue au monde.
Il n’était pas marié et n’avait pas d’enfants.
Acteur discret et influent de la diplomatie mondiale, intermédiaire avisé entre le monde occidental et le Moyen-Orient, entre les Pays du Golfe, les Etats-Unis et l’Iran, le sultan Quabous a noué des relations amicales fondées sur le respect mutuel avec tous les pays du monde.
Il était l’allié des États-Unis qui possèdent une base à Oman, mais aussi l’ami de l’Iran, avec lequel il partage le détroit d’Ormuz par où transite 30% du pétrole mondial.
Il a su maintenir son pays dans l’indépendance, la neutralité et la tolérance à l’égard des différentes religions.
Il s’est avéré un médiateur efficace lors de prises d’otages ou dans le bras de fer entre Washington et Téhéran sur le dossier nucléaire.
Le sultanat est resté à l’écart des principaux conflits régionaux qui ensanglantent la région depuis 30 ans, notamment la guerre Iran-Irak (1980-1988) ou celle au Yémen.
Il a été le seul pays du Conseil de coopération du Golfe à avoir maintenu des relations diplomatiques avec la Syrie depuis le début de la guerre en 2011.
Utilisant les ressources naturelles en pétrole et en gaz, développant le tourisme, il a rendu l’économie stable et florissante, alors que ce pays était le plus pauvre de la région, sans aucune infrastructure.
Le pays dispose désormais d’un réseau routier complet et la couverture en téléphonie mobile atteint environ 85% dans les zones peuplées.
Le sultanat a accueilli 68000 français en 2019 soit une hausse de 13,5%. C’est un pays en vogue grâce à ses attraits naturels, la gentillesse de ses habitants et son environnement sécurisé.
Petit pays de quatre millions et demi d’habitants, situé à l’extrémité orientale de la péninsule arabique, le plus à l’est du monde arabe, il contraste avec les autres monarchies du Golfe, bien loin du clinquant de Dubaï et du rigorisme religieux de l’ Arabie saoudite.
Il y a des soins de santé pour toute la population, la scolarité est gratuite et il existe de nombreux collèges et universités.
En 1995, Oman a été la première des six monarchies du Golfe à accorder le droit de vote et d’éligibilité aux femmes. Réaffirmant son souci d’égalité entre femmes et hommes, le Sultan Qabous avait déclaré : “La nation est comme un oiseau, elle a besoin des ses deux ailes pour voler.”
Le lendemain de sa mort, son cousin ministre de la Culture, Haitham Bin Tariq, a été intronisé Sultan d’Oman.
Dans son discours d’hommage au Sultan Qabous, il a exprimé son intention de suivre la voie de son prédécesseur.
Sur le plan intérieur, il veut préserver les fondations solides sur lesquelles repose la structure de cet État moderne.
Sur le plan extérieur, Il veut continuer à entretenir de bonnes relations avec les pays voisins dans le respect des pactes, des lois et des accords et promet ” de poursuivre une diplomatie fondée sur la coexistence pacifique entre les nations, la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres, le respect de la souveraineté des États et la coopération internationale dans divers domaines, appelant et contribuant au règlement pacifique des différends”.
Il entend poursuivre le rôle actif du Sultanat auprès de toutes les instances internationales pour la poursuite de la paix et de la stabilité.
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