Sur la liste des films sélectionnés par le festival on retrouve : “Rien à perdre,” “Salem” ou “Une nuit”, des films aux noms impressionnants d’acteurs connus à l’écran.
Un Certain Regard est une section parallèle de la sélection officielle, qui a été créée en 1978 par Gilles Jacob afin de mettre en lumière des films originaux et les talents de demain.
Virginie Efira est venue présenter son deuxième film “Rien à perdre” au Festival de Cannes
Un certain regard. Premier long-métrage de Delphine Deloget, cet anti-film social percutant met en scène Virginie Efira en mère privée de son fils par les services sociaux, suite à un malentendu judiciaire et administratif.
Le film, produit par Curiosia films, a été tourné dans la cité du Ponant de la mi-janvier à la mi-mars 2022, tourné à Brest, devait s’appeler Rodéo. Il se nomme finalement Rien à perdre. Rodéo, un nom déjà pris par la réalisatrice Lola Quivoron, dont le film est sorti en septembre 2022. Delphine Deloget a revu sa copie, et a rebaptisé le sien, Rien à perdre.
Au générique : Virginie Efira, Félix Lefebvre, Arieh Worthalter, Mathieu Demy ou encore India Hair.
Sylvie s’occupe seule de ses deux enfants, Sofiane et Jean-Jacques, et travaille la nuit dans un bar. Un soir, Sofiane se brûle au second degré en voulant faire des frites alors qu’il est seul sans surveillance dans l’appartement. Un signalement est fait à l’aide sociale à l’enfance (l’ASE) et du jour au lendemain, Sofiane est placé en foyer.
Sylvie est très complice avec son adolescent, joué par le jeune acteur Félix Lefebvre qui avait été révélé dans Été 85. Même lorsque tout va mal, elle reste présente pour lui fait répéter sa partition de trompette encore et encore, comme pour ramener un peu de normalité et de musique dans le chaos de leur vie.
Sylvie, un peu à la ramasse dans sa vie, mais toujours présente pour ses enfants. Son amour pour ses fils est indéniable, même si les services sociaux n’ont pas eu l’occasion de le voir. Les scènes de visite supervisée pour voir Sofiane dans son foyer sont, à ce titre, pleines d’émotion. La détermination de cette mère est contagieuse au point que lorsqu’elle blesse physiquement Madame Henry, la responsable du placement de Sofiane, toute la salle a applaudi comme une revanche partagée.
Il est impossible de donner tort ou raison au choix de Sylvie et on se dit qu’au bout du compte, il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise solution. Juste l’amour d’une mère qui n’a plus rien à perdre.
Le long-métrage de Jean-Bernard Marlin a rejoint la 76e sélection cannoise dans la catégorie Un Certain Regard
Tourné en intégralité dans la cité phocéenne, « Salem » avait été accueilli durant 63 jours d’août à novembre 2022 et avait notamment pris pour décors des rues et quartiers du 15e arrondissement de Marseille tels que la cité Félix Pyat ou encore le littoral nord avec la plage de Corbière.
Jean-Bernard Marlin en fait beaucoup trop dans le genre fantastico-apocalyptique sur fond de quartiers Nord, une fresque sociale et fantastique immergée dans un quartier sulfureux de Marseille marqué par les règlements de compte et les violences urbaines.
“Salem” porte à l’écran Dalil Abdourahim, Wallenn El Gharbaoui, Rachid Ousseni, Inès Bouzid, Oumar Moindjie, Maryssa Bakoum et Amal Issihaka Hali.
Ce qui pourra nous laisser trouver au plus que douteux, Salem des qualités, sinon des excuses, une bonne couche de fantastico-apocalyptique, des torrents de nappes de musique, du quartier populaire en mode mythologique, pas mal, dans le genre phréatique, mais c’est une hémorragie, bizarrement non revendiquée au générique, des litres de testo fragile, de vapeur de sueur sur les fronts et sur l’objectif de la caméra, de faux sang sur les survêtements.
Synopsis:
Djibril est un jeune comorien des Sauterelles, un quartier difficile de Marseille. Il est amoureux de Camilla, une gitane du quartier rival des Grillons. Lorsqu’elle lui apprend qu’elle est enceinte, Djibril lui demande d’avorter pour ne pas déclencher une guerre des clans. Mais l’assassinat d’un ami de Djibril, sous ses yeux, va embraser les deux cités. Traumatisé, Djibril sombre peu à peu dans la folie. Il est persuadé qu’une malédiction s’est abattue sur le quartier et décide de garder à tout prix son enfant : pour lui, seule sa fille pourra les sauver du chaos.
Le film sort en salles le 30 août 2023.
“Une nuit”, au Festival de Cannes
Alex Lutz s’aventure sur un terrain, celui du sentiment amoureux, ce film est leur bébé de Karin Viard et Alex Lutz, écrit à deux et réalisé par Alex Lutz, il part d’une dispute dans le métro et se transforme en passion.
C’est l’histoire d’une rencontre amoureuse à Paris qui commence dans l’obscurité et se termine au lever du soleil. Deux inconnus se crient dessus dans une rame de métro bondée et finissent par faire l’amour dans une cabine de photomaton. Ils passeront le reste de la nuit à marcher, parler, se découvrir, se chamailler et questionner la notion de couple.
Les deux amants vont là où leurs envies les mènent et savent tous deux que l’horloge tourne, et qu’il faudra bientôt retourner à la vie réelle.
Leurs conversations abordent la vie conjugale avec honnêteté. Elle lui demande s’il s’est marié par amour ou par confort, ils s’avouent mutuellement que c’est un mélange des deux. Le film s’interroge sur ce que devient un couple lorsqu’il reste de l’affection mais que l’on n’a plus rien à se dire, entre la passion des premiers jours et les disputes menant à la rupture.
Grâce au jeu d’Alex Lutz et Karin Viard, le film reste émouvant et les acteurs ont reçu un tonnerre d’applaudissements à la fin de la compétition Un Certain Regard. Une Nuit aurait toutefois peut-être gagné à être une comédie romantique plutôt d’un film dramatique.
L’acteur est également le réalisateur de ce projet à petit budget, qu’il a tourné en quatorze jours seulement et qui sortira le 5 juillet au cinéma.
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