Depuis plusieurs années, les relations entre la Russie et l’Union Européenne sont fluctuantes.
En 2014, l’UE a progressivement imposé des mesures restrictives à l’encontre de la Russie suite à l’annexion illégale de la Crimée et la déstabilisation délibérée de l’Ukraine. Des mesures restrictives s’impliquaient dans nombreux domaines:
- diplomatiques
- individuelles (gel des avoirs et restrictions à l’entrée sur le territoire de l’UE)
- relations économiques avec la Crimée et Sébastopol
- économiques
- coopération économique
Le sommet UE‑Russie a été annulé ainsi que les sommets bilatéraux périodiques des États membres de l’UE. Le G8 de Sotchi s’est transformé en G7 à Bruxelles. Les discussions bilatérales ont été suspendues. Les pays de l’UE ont achevé les négociations relatives à l’adhésion de la Russie à l’OCDE et à l’AIE. De nouvelles tensions sont nées en 2015 avec la guerre de Syrie, la Lybie et les tentatives pesant sur les campagnes électorales.
Depuis 2018, la constitution permet au président Poutine de rester au pouvoir jusqu’en 2024. La loi signée en 2021 pourra l’amener jusqu’en 2036.
Expulsions de diplomates russes
Depuis 2017, le nombre de diplomates russes expulsés d’Europe ou d’Amérique du Nord a dépassé celui des Soviétiques déclarés non grata durant la guerre froide entre 1971 et 1991.
Les Américains ont expulsé 35 diplomates russes pour ingérences dans les élections présidentielles de 2017.
Plus de 300 autres ont du ou doivent quitter le territoire européen. La République tchèque en compte 63 d’ici fin mai 2021. Ils complétaient les 18 expulsés en 2014 suite à l’explosion d’un entrepôt de munitions faisant 2 morts.
Le 26 avril, la Roumanie a annoncé le départ d’un attaché militaire adjoint de l’ambassade de Russie, Alexeï Grichaïev, en soutien à la République tchèque.
Le ministre tchèque de l’Intérieur Jan Hamacek a demandé mardi dernier à ses partenaires de l’Union européenne et de l’Otan d’expulser des diplomates russes pour soutenir Prague dans sa confrontation avec Moscou.
La Slovaquie et les pays baltes ont annoncé dans la foulée l’expulsion de sept diplomates russes au total.
La réponse russe
La Russie, riposte aux sanctions de l’UE, par des représailles depuis août 2014. Elle frappe les produits agricoles, les matières premières et les produits alimentaires sous le prétexte qu’ils enfreignent des normes en matière de sécurité alimentaire. Elle a renforcé la politique de substitution des importations de la Russie dans le secteur agricole. La Russie applique en outre une «liste noire» Des ressortissants de l’Union et des États-Unis qui ont critiqué l’action de la Russie, sont inscrits sur une “liste noire”, leur interdisant l’entrée sur le territoire russe.
Moscou a réclamé durant ces derniers mois, le départ de diplomates Allemands, Polonais et Suédois. Ils avaient participé à des rassemblements “illégaux” le 23 janvier en soutien à Alexei Navlany, à St Pétersbourg et à Moscou. Pour les autorités russes, c’est inacceptable, leur statut est incompatible. Cette action a eu lieu au moment où le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s’entretenait avec le ministre russe des Affaires étrangère.
Aux dernières expulsions russes de République Tchèque, Moscou a demandé le départ de 20 diplomates tchèques de son territoire. Ce à quoi, Prague a retorqué par une limitation du nombre des diplomates russes en poste, pour que les deux missions aient le même nombre d’employés.
Les conséquences
Suite aux dernières actions de la Russie, Josep Borrell, s’inquiète de la montée de la tension avec Moscou. Les causes sont importantes:
- l’état de santé d’Alexei Navlany
- la situation “dangereuse” aux frontières ukrainiennes
- les expulsions de diplomates étrangers.
Les dernières actions russes
La Maison-Blanche a annoncé de nouvelles sanctions financières à l’égard de la Russie. L’expulsion de 10 diplomates russes est la seconde. Elle évoque une cyberattaque et des ingérences dans les élections. La riposte de Moscou a été une nouvelle série d’expulsions de diplomates américains et l’interdiction faite à de hauts responsables d’entrer sur le territoire de la Russie. Il s’agit de membres du gouvernement (ministres de la justice, de la sécurité intérieure, conseillère en politique intérieure, patron du FBI et directrice du renseignement). Moscou a rappelé son ambassadeur en poste à Washington et conseille aux Etats-Unis d’en faire autant.
Le 26 avril , Moscou a procédé à l’expulsion d’un diplomate italien en réponse à celles de Rome, qui avait expulsé fin mars 2 fonctionnaires russes pour espionnage.
La Russie vient d’annoncer des sanctions contre 8 responsables européens. Parmi eux, le président du Parlement européen, David Maria Sassoli et Asa Scott, responsable d’un laboratoire spécialisé dans les substances hautement toxiques en Suède. Elle avait confirmé les conclusions d’un laboratoire allemand sur l’empoisonnement d’ Alexeï Navalny. Cette interdiction d’entrée en Russie concerne aussi Jacques Maire. Ce député français est le rapporteur spécial sur l’empoisonnement de l’opposant russe à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Le procureur de Berlin Jorg Raupach est aussi concerné.
La diplomatie russe accuse L’UE de restrictions illégitimes unilatérales visant citoyens et organisations russes. Elle chercherait à entraver à tout prix le développement de la Russie. L’UE et les Etats-Unis ne veulent rien lâcher.