Une nouvelle journée de mobilisation contre la loi “sécurité globale” était organisée ce samedi dans une cinquantaine de villes en France. 26.400 manifestants ont défilé selon le ministère de l’Intérieur, 60.000 d’après les organisateurs.
Ce samedi 12 décembre était attendu, comme les deux précédents, comme jour de rassemblements à travers la France contre la loi “Sécurité globale”. Sur fond de tensions entre casseurs dissimulés parmi les manifestants et les forces de l’ordre, les cortèges sont sous haute surveillance, notamment à Paris où un important dispositif policier a été mis en place.
La coordination #StopLoiSécuritéGlobale appelait à se mobiliser, pour dénoncer une dérive sécuritaire inquiétante. Elle pointe du doigt la proposition de loi Sécurité globale et ses articles 21,22 et 24 votés le 24 novembre dernier par les député ainsi que le schéma national de maintien de l’ordre.
Le cortège parisien s’est ainsi élancé vers 15h de la place du Châtelet, direction la place de la République. Réunis derrière une immense banderole proclamant “stop aux lois liberticides, stop islamophobie”, plusieurs centaines de manifestants – 10.000 selon les organisateurs – étaient présents, sous l’oeil de très importants effectifs de CRS et de gendarmes mobiles.
La plupart des rassemblements ont débuté en début d’après-midi ce samedi. A Lyon, des milliers de manifestants ont défilé, et des tensions sont apparues. La préfecture du Rhône a expliqué que “des individus extrêmement violents” s’en sont pris “aux forces de l’ordre”, ont dégradé “du mobilier urbain” et ont tenté “de piller des commerces”. Au moins cinq d’entre eux ont été interpellés.
Vers 19h, le ministre de l’Intérieur a fait état de 142 interpellations, 42 personnes ont été placées en garde à vue selon le parquet. Les policiers ont procédé à des fouilles et saisis des outils qui, selon Gérald Darmanin, n’ont “pas leur place dans une manifestation”. La préfecture de police a indiqué que des objets utilisés comme armes ont été saisis en amont de la manifestation. Il s’agit de marteaux, clés à molette ou encore de tournevis. Les forces de l’ordre ont également dû intervenir en milieu de cortège, et ont “interpellé des individus pour empêcher la constitution d’un black bloc”.
Merci aux policiers et gendarmes mobilisés aujourd’hui contre les casseurs”, avait ainsi écrit Gérald Darmanin sur Twitter. Cette vague d’arrestations a suscité des tensions dans le défilé mais aucun incident majeur n’a été signalé en fin d’après-midi.
Le week-end dernier, quelque 52.350 personnes ont défilé dans toute la France, dont 5.000 à Paris, selon les autorités.