Last Updated on 30 novembre 2020 by admin
Samedi après-midi, de nouvelles manifestations contre la loi “sécurité globale” et son article 24 ont été organisées à Paris, mais aussi à Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Marseille, ou encore Grenoble.
De nombreux rassemblements et défilés sont organisés en France ce samedi contre la loi “sécurité globale”. La manifestation à Paris a été autorisée vendredi par la justice, après l’interdition décidé par la Préfecture de police pour éviter la propagation du coronavirus.
Les milliers de manifestants réclament l’abandon du texte, qu’ils jugent attentatoire à “la liberté d’expression” et à “l’Etat de droit”. L’opposition à la proposition de loi est exacerbée par une série d’affaires de violences policières, notamment le passage à tabac d’un producteur de musique noir par des policiers à Paris il y a une semaine.
La “marche des libertés” est partie peu avant 15h de la place de la République, direction celle de la Bastille, à l’appel du collectif “Stop! Loi sécurité globale”. Il rassemble des syndicats de journalistes, des ONG, l’association de la presse judiciaire, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et d’autres associations. Ils réclament le retrait de la proposition de loi des articles 21, 22, et 24.
46.000 manifestants étaient présents selon le ministère de l’Intérieur. Des heurts ont éclaté un peu avant 16h en marge du défilé, des barricades ont été dressées, des projectiles lancés sur les forces de l’ordre. Des journalistes sur place ont observé plusieurs départs de feu sur du mobilier urbain. Des magasins ont également été pris pour cible.
Une fois le cortège arrivé place de la Bastille, la situation s’est à nouveau tendue. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. Selon la préfecture de police de Paris, un incendie s’est déclaré dans une brasserie. Les pompiers sont également intervenus dans un bâtiment de la Banque de France.
La préfecture de police a fait état, à 19h45, de 46 interpellations. Le ministre de l’Intérieur a réagi ce samedi soir en dénonçant des “violences inacceptables”. Gérald Darmanin souligne qu’au moins 37 policiers et gendarmes ont été blessés.
D’autres manifestations se sont tenues en France, dans plus de 70 villes. Ce samedi après-midi, 2.000 personnes ont participé à un rassemblement à Chambéry, un millier à Lille. Plusieurs milliers de manifestants sont également réunis à Marseille.
A Lyon, des milliers de personnes ont défilé. Des tensions ont éclaté en fin de manifestation. Même chose à Strasbourg, où les forces de l’ordre ont procédé à des tirs de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
A Avignon, un millier de retraités, enseignants, syndicalistes ou encore infirmiers ont défilé dans les rues de la ville. A Tours, la préfecture d’Indre-et-Loire a dénombré 3.800 participants.
Un millier d’opposants à la loi ont défilé à Clermont-Ferrand. Au sein de la foule, beaucoup ont été motivés par la diffusion de la vidéo du tabassage d’un producteur de musique à Paris.
Plusieurs milliers de manifestants se sont également rassemblés à Montpellier. “Plus de flics que de médecins, sens des priorités”, “Démocratie floutée”, pouvait-on lire sur les pancartes brandies. Mobilisation également à Guéret ou encore à Périgueux et à Mont-de-Marsan.
A Rennes, ils étaient 4.000 à défiler dans les rues. En fin de manifestation, des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre, qui ont lancé des grenades lacrymogènes pour disperser la foule.
A Limoges, ils étaient près d’un millier à défiler dans la matinée. Pour un retraité rencontré dans la manifestation, le droit à l’information et de filmer est essentiel pour lui : “Sans le droit de filmer et de diffuser des images de policiers, nous n’aurions jamais connu les affaires Benalla et aujourd’hui Michel.”
Les manifestants étaient également nombreux à Grenoble, environ un millier de personnes ont en effet défilé dans les rues ce samedi.
Des premiers rassemblements ont déjà eu lieu ce vendredi, notamment 4.000 personnes à Toulouse ou encore à Nantes. Déjà, la semaine dernière, des milliers de personnes avaient défilé en France.
Présent à Paris, le député de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon demande le retrait de la loi sur la «sécurité globale» et appelle «à entièrement refonder la police pour retisser le lien de confiance entre la police et la population». Pour cela, il propose, entre autres, «la dissolution de la BAC et de l’IGPN».
En tête du cortège de la Marche des libertés de Paris se trouvent Assa Traoré, l’avocat Arié Alimi, et représentant le Syndicat national des journalistes son premier secrétaire général Emmanuel Poupard et sa secrétaire générale Dominique Pradalié.